Ils sont une trentaine d’apprentis et d’élèves de l’Ecole Nationale d’Ingénieurs de Saint-Etienne (ENISE), membres de l’association Amitié Mont-Blanc (AMB). L’objectif de ces étudiants, soutenus par la Fondation du BTP au titre de la solidarité entre les générations , est sportif tout autant que solidaire et écologique. Fin septembre, quatorze d’entre eux rallieront le toit de l’Europe au profit de l’association Sourire d’enfant lors d’une ascension « zéro déchet ».

Une folie étudiante

« Bien sûr que c’est une folie étudiante. C’est aussi une occasion unique et, surtout, beaucoup d’entraînement et d’investissement. » 

Lucas Mollet

21 ans, apprenti ingénieur en génie civil et président d’AMB.

Née en 2018, l’association Amitié Mont-Blanc prépare sa troisième tentative d’ascension du plus haut sommet des Alpes, après une année blanche en 2020. 

En plus de leur cursus classique de futurs professionnels de génie civil ou mécanique, les aspirants alpinistes se sont lancés dans la chasse aux sponsors et la gestion de projet : budget, argumentaire, planning des tâches ont jalonné l’année universitaire. Sans oublier la course à pied avec dénivelé, l’escalade et la randonnée. 

Depuis des mois, les entraînements du groupe sont à la hauteur des 4 800 mètres à gravir : « Ils sont fondamentaux pour jauger la réponse à l’effort, l’endurance et la condition physique de chacun », souligne Lucas Mollet, à qui revient la charge d’annoncer les quatorze noms retenus pour l’ascension, programmée du 24 au 27 septembre 2021.
« Pour arriver au sommet, il faudra être capable de franchir un dénivelé de 1 500 mètres, en partie dans la neige, en une seule journée, alors que dans une randonnée classique, on compte plutôt 200 à 300 mètres par heure ». 

La cohésion vers le sommet

Le président veille aussi à la cohésion du groupe, même si les mois de confinement ont compliqué la préparation commune : « L’objectif des entraînements n’était pas d’aller vite, mais de travailler ensemble. Nous monterons par cordée de trois avec un guide pour deux alpinistes, comme l’exige la réglementation. Il faut que les cordées fonctionnent, que certains soient moteurs, encouragent les autres. » 

L’alchimie entre les alpinistes sera d’autant plus importante que l’association est riche de profils très différents, remarque Lucas : filles ou garçons, de 19 à 23 ans, en formation initiale ou en alternance, aux origines multiples… « L’ENISE fonctionne comme un ascenseur social, Amitié Mont-Blanc aussi. Nous avons ainsi souhaité limiter l’auto-financement et rechercher des sponsors pour permettre à tous ceux le souhaitaient de participer. » 

En tout, l’association estime ses besoins à 22 000 euros : location de matériel d’alpinisme, assurances, logement, transport ou encore salaires des guides de haute montagne.

Pour les bonnes causes

Des mois de préparation pour quatre jours d’effort… et deux bonnes causes 

« Nous nous sommes engagés à reverser 5 % de notre budget total à l’association Sourire d’enfant, très implantée localement, et qui soutient les familles et les enfants hospitalisés pour des maladies graves. Nous avons été touchés par son travail.
Nous poursuivons également un but écologique : selon les projections les plus pessimistes du Giec*, les glaciers situés en haute altitude risquent de disparaître très vite à cause du changement climatique. C’est une réalité que nous voulons partager avec le public, en organisant, par exemple, une conférence avec un glaciologue. » 

Lucas Mollet

21 ans, apprenti ingénieur en génie civil et président d’AMB.

Les étudiants prévoient aussi une ascension « zéro déchet » et s’engagent à rapporter leurs déchets et ceux qu’ils trouveront sur leur chemin. « L’alpinisme est un sport que l’on ne pourrait pas pratiquer sans la nature, nous devons la respecter. »

* Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, formé sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies.
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