Avec plus de 12 millions de fumeurs quotidiens, soit près du quart de la population adulte, la France est un des pays les plus enfumés d’Europe de l’Ouest 1, notamment en regard de ses voisins directs. Seuls 20 % des adultes belges, allemands ou italiens se déclarent fumeurs. Pourtant, la tendance est à la baisse, relève Santé Publique France.
Etat des lieux
Entre 2014 et 2019, le tabagisme en France a perdu près de 4 % de ses adeptes, passant de 34,3 % à 30,4 %. Cette diminution s’explique notamment, indique Santé Publique France dans sa dernière publication sur le sujet 2, par la mise en place des plans nationaux contre le tabagisme et leur cortège de mesures :
- emballage neutre,
- messages et photos chocs sur les paquets,
- prise en charge des substituts nicotiniques,
- hausse des prix, jusqu’à atteindre 10 € par paquet en 2020.
Reste que 3 adultes français sur 10 étaient toujours fumeurs en 2019 et que le tabac est encore responsable de 75 000 décès par an dans notre pays.
Dans le secteur du BTP, 37,7 % des salariés déclarent fumer quotidiennement 3, ce qui met le secteur sur la troisième place du « podium » des consommateurs, derrière l’hôtellerie-restauration et l’immobilier.
Près de 39 % des hommes de la construction fument au moins une cigarette quotidienne, contre 30 % des femmes.
Le tabac en chiffres
En 2020, 35 817 millions de cigarettes ont été vendues en France.
Confinement : en mars, avril et mai 2020, les ventes de tabac en France ont augmenté de près de 22 % par rapport à la même période en 2019, passant d’environ 600 tonnes à 800 tonnes par mois.
En 2019 :
- 30,4 % des Français de 18 à 75 ans déclarent être fumeurs
- 24 % des Français de 18 à 75 ans fument au moins une cigarette par jour
- 27,5 % des hommes / 20,7 % des femmes
- Les fumeurs quotidiens fument 12,5 cigarettes par jour
- 54 % des usagers du tabac sont des hommes
- 75 000 décès sont imputables au tabac chaque année en France
- En 2017, 1 jeune de 17 ans sur 4 fumait quotidiennement
Pourquoi aime-t-on en « griller une » ?
Et en entreprise ?
Même si la « pause clope » a longtemps été un incontournable de la vie professionnelle, il est interdit depuis fin 2006 de fumer ou de vapoter dans tous les lieux à usage collectif, comme stipule l’article R. 3512-2 du Code de la santé publique, citant notamment les « lieux fermés et couverts qui accueillent du public ou qui constituent des lieux de travail ».
Il incombe à l’employeur de faire respecter cette interdiction afin de protéger ses salariés du tabagisme passif, responsable de 5 000 décès chaque année en France4 : cela fait partie de ses obligations de sécurité vis-à-vis de ses salariés (article L. 4121-1 du Code du travail).
De plus, l’interdiction de fumer dans les locaux doit être clairement signalée : l’arrêté du 1er décembre 2010 fixe même les modèles de panneaux à utiliser, afin qu’ils soient lisibles et compréhensibles par tous.
En cas de manquement (absence de la signalétique imposée, encouragement au tabagisme – en disposant un cendrier dans un lieu où le tabac est interdit, par exemple -, espace fumeurs non conforme…), l’employeur risque des amendes pouvant aller jusqu’à 2 250€.
Le salarié pris à fumer dans un lieu interdit (article R. 3515.2 du Code de la santé publique) encourt, lui, une contravention de 3ème classe. En cas de récidive malgré les mises en garde et rappels à l’ordre, les sanctions peuvent aller jusqu’au licenciement.
Le tabac autorisé… sous haute surveillance
Après consultation du Comité Social Economique (CSE) et de la médecine du travail, le dirigeant peut mettre un emplacement fermé à disposition des salariés fumeurs.
La pièce, de 35 m² maximum, ne peut constituer un lieu de passage et doit être équipée de dispositifs d’extraction d’air et de fermeture automatique des portes.
Et sur un chantier ?
Sur un chantier en plein air, en revanche, l’interdiction de fumer ne s’applique pas et les ouvriers peuvent « griller » une cigarette sans risquer de sanction. Le tabac est cependant interdit dans la zone de vie, les cabines des engins et les véhicules partagés.
En tant que chef d’entreprise, il est possible d’étendre l’interdiction de fumer à la totalité du chantier. C’est même une obligation s’il en va de la sécurité des salariés : pas de cigarettes à proximité de substances inflammables, de postes de soudure ou de produits toxiques !
Il est interdit de fumer dans les lieux d’apprentissage destinés à l’accueil et à l’hébergement des mineurs – y compris dans les espaces récréatifs. L’interdiction s’applique donc aux Centres de Formation des Apprentis (CFA), même si nombre de jeunes peuvent être fumeurs eux-mêmes ou côtoyer des fumeurs en entreprise.
En 2017, 1/4 des jeunes de 17 ans déclaraient fumer au moins une cigarette par jour.
Source : OFDT : https://www.ofdt.fr/produits-et-addictions/de-z/tabac-et-cigarette-electronique/
Vous souhaitez aider vos salariés à écraser leur cigarette?
Vous pouvez profiter de certains événements comme la Journée mondiale sans tabac, fin mai ou le Mois sans tabac en novembre, pour relever le défi en équipe !
Il est également possible de mettre en place des programmes de prévention des risques d’addictions dans votre entreprise. Des actions de sensibilisation à l’usage des produits psychoactifs peuvent vous permettre d’ouvrir le dialogue avec vos salariés, comme le propose Déclic addictions.
Cette formation, spécialement conçue pour répondre aux attentes des entreprises du BTP, s’adresse aux dirigeants, aux cadres intermédiaires et aux salariés de l’entreprise, dans un esprit bienveillant. L’ensemble de la formation Déclic addictions emploie une pédagogie active fondée sur l’expérience, les échanges, le partage de vécus, des exercices pratiques, des conseils et astuces et propose un accompagnement personnalisé après la formation.
Le module « dirigeants » est animé par Laurence Cottet, initiatrice du mouvement Janvier sobre, ancienne cadre du BTP et marraine de Déclic addictions.