C’est un usage apparemment moins nocif que celui du tabac, du cannabis ou de l’alcool. Pourtant, l’utilisation excessive des écrans peut entraîner des conséquences néfastes sur la santé : sédentarité, fatigue oculaire, manque de concentration ou encore troubles du sommeil.

L’écran, pratique chronophage

Selon une étude(1) les Français passaient en moyenne 56 heures par semaine sur internet, soit 27 ans, 7 mois et 9 jours cumulés sur une vie.

Si le travail représente la plus grande part du temps passé sur le web, les Français consacrent aussi une grande part de leur temps libre aux écrans : cinq heures par jour en moyenne, pendant le confinement de 2020(2).

De son côté, l’institut Médiamétrie constate que l’écran de télévision s’est imposé comme le grand vainqueur de 2020, pendant le confinement et au-delà : les Français ont passé 3h58 par jour devant leur télévision, ce qui représente une augmentation de 18 minutes par rapport à l’année précédente(3).

Une pratique trop sédentaire

Le temps passé devant les écrans de nos smartphones, ordinateurs et télévision s’accompagne souvent d’une sédentarité trop marquée – près de 58 % des Français ont fait moins de 30 minutes d’exercice physique par jour pendant le confinement(4). Cette sédentarité, surtout si elle s’accompagne de grignotage, peut entraîner une prise de poids, une baisse de la forme physique et un risque accru de troubles anxieux.

Un sommeil perturbé

Autre difficulté : la mauvaise influence des écrans sur le sommeil.
En 2020, l’Observatoire régional de santé d’Ile-de-France tirait la sonnette d’alarme dans son étude Le sommeil des jeunes Franciliens à l’ère du numérique(5) : un jeune Francilien sur cinq était insomniaque chronique et un quart d’entre eux était en dette de sommeil. En cause, relèvent les auteurs de l’étude, l’utilisation des outils électroniques et surtout des écrans mobiles :

Les jeunes se privent de sommeil pour s’adonner aux activités sur écrans ou remplacent le temps des activités bénéfiques au sommeil (comme l’activité physique) par le temps sur les écrans. Or, les scientifiques ont établi que la privation de sommeil expose les jeunes à une vulnérabilité globale notamment à la dépression, à des troubles de relations sociales, à des mauvaises performances scolaires et à des maladies chroniques comme l’obésité

Observatoire régional de santé d'Ile-de-France,

Le sommeil des jeunes Franciliens à l'ère du numérique

Le constat est partagé bien au-delà des frontières de l’Ile-de-France, comme le souligne cet enseignant d’un grand centre de formation d’apprentis lyonnais : « Le problème, c’est que les élèves arrivent épuisés le matin, après avoir passé la nuit à jouer et à chatter. Ils ont les plus grandes difficultés à suivre les cours et les sessions en atelier. C’est très problématique ».

Pour aider à prévenir les comportements à risques chez les jeunes, dont le trop long temps passé sur les écrans fait partie, la Fondation du BTP propose Premiers combats, une opération de sensibilisation spécialement conçue pour les 16-25 ans.

Une distraction qui peut être fatale

Si les écrans peuvent, bien sûr, grignoter le sommeil des adultes, ils représentent également un facteur récurrent d’accident de la route : l’usage du téléphone multiplie par trois le risque d’accident et le smartphone est un redoutable « distracteur » pour les conducteurs. C’est le seul équipement, souligne la Sécurité routière, à cumuler :

La route est un facteur de risque majeur en entreprise. En 2018, plus de 379 000 journées de travail ont été perdues dans le secteur du BTP à cause des accidents de trajet domicile-travail. Ces accidents, dont 5 178 ont été dénombrés en 2019, ont d’ailleurs causé la mort de 39 travailleurs du secteur de la construction. Quant aux accidents de mission, c’est-à-dire ce qui se produisent dans le cadre du travail, ils ont coûté la vie à 11 salariés du BTP.

Des actions de prévention comme Pacte BTP peuvent vous aider à réduire le risque d’accident dans votre entreprise. Cette formation, portée par la Fondation du BTP permet, grâce à une pédagogie innovante et immersive, d’amener chacun des participants à prendre conscience de ses failles au volant et d’identifier ses propres points d’amélioration. Vous souhaitez en savoir plus sur Pacte BTP ? N’hésitez pas à vous renseigner !

De l'usage au mésusage

L’addiction aux écrans n’est pas encore classée comme une « véritable » dépendance par les autorités médicales, contrairement à la dépendance aux jeux vidéo (« gaming disorder »), reconnue par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en 2009. Cependant, certains signes doivent nous mettre en alerte dans notre comportement face aux écrans :

Ces trois points se rapprochent de la dépendance, telle que la décrit le docteur Lucie Pennel, addictologue au CHU de Grenoble Alpes :

Un usage dont un individu en souffrance a perdu le contrôle, où le produit est devenu obsédant, la consommation compulsive et où les conduites se poursuivent malgré des conséquences envahissantes dans différents domaines de la vie (familiaux, professionnels, etc.)

Lucie Pennel

médecin addictologue au CHU Grenoble Alpes

Que celui qui n’a jamais interrompu une discussion familiale ou amicale pour jeter un œil à ses notifications de réseaux sociaux jette la première pierre aux « nomophobes(6)» déclarés.

Vous souhaitez aborder la question de l’usage et de la dépendance aux produits psychoactifs dans votre entreprise ? La Fondation du BTP peut vous aider à ouvrir le dialogue grâce à Déclic addictions, une formation bienveillante et pédagogique spécialement conçue pour les entreprises de la construction.

(1) Etude du réseau virtuel privé NordVPN, publiée en août 2021 et citée par la Dépêche du Midi La Dépêche du Midi, 11/08/2021
(2) , révèle l’étude CoviPrev de Santé Publique France Etude CoviPrev – Santé Publique France
(6) Nomophobe : qui souffre de « nomophobie », la peur de se séparer de son téléphone et de manquer une information importante.